Auditionnée à l'Assemblée, Nicole Belloubet souhaite "rendre concrète la promesse que l’école est la fabrique des possibles"

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Nicole Belloubet à l'Assemblée nationale, le 27 mars 2024
La ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, Nicole Belloubet, auditionnée par la commission des affaires culturelles et de l'éducation, le 27 mars 2024 - LCP.
par Soizic BONVARLET, le Mercredi 27 mars 2024 à 20:20, mis à jour le Jeudi 28 mars 2024 à 10:18

La ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, Nicole Belloubet, a été auditionnée ce mercredi 27 mars, par la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale. Elle est notamment revenue sur l'annonce du départ du proviseur du lycée parisien Maurice-Ravel et sur la mise en place des "groupes de besoin".

"Au fond, ce que je voudrais, pour chacun de nos élèves, c’est que l’école change sa vie". Entendue par les députés six semaines après sa nomination rue de Grenelle, la ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, Nicole Belloubet, a livré sa vision du rôle de l'école et détaillé la feuille de route du gouvernement en la matière. Revenant sur le "choc des savoirs" annoncé par son prédecesseur et désormais Premier ministre, Gabriel Attal, elle a dit sa volonté d'œuvrer à la réussite des élèves et de "redonner à l’école son rôle d’ascenseur social".

"Groupes de besoin" : une mesure loin de faire l'unanimité

Alors que "choc de savoirs" constitue un plan d'ensemble dont la mise en place complète interviendra à la rentrée prochaine, Nicole Belloubet est revenue sur l'une de ses mesures phares, à savoir celle liée à l'instauration de groupes de niveau, désormais baptisés "groupes de besoin". Définissant ce dispositif comme le fait de "travailler en groupe avec une pédagogie différenciée", la ministre l'a estimé souhaitable pour "donner les meilleures chances à tous les élèves en fonction de leurs besoins". Elle a également précisé que ce temps scolaire - en français et en mathématiques et pour les classes de 6ème et de 5ème dans un premier temps -, serait ponctué de "temps de brassage".

Alexis Corbière (La France insoumise) a dénoncé au travers de ces groupes de niveau un "tri social", et un "cloisonnement scolaire dès 11 ans", tandis que Frédérique Meunier (Les Républicains) a jugé cette mesure "chaotique voire, impossible à mettre en place au vu du manque de moyens".

"Je refuse que le collège trie nos élèves. On doit, au contraire, aider chacun à améliorer ses compétences là où il en a besoin", a répondu la ministre. "On ne crée pas un groupe au 1er septembre pour qu’il soit le même le 30 juin", a-t-elle ajouté. Nicole Belloubet a, en outre, indiqué que les enseignants seraient accompagnés dans la mise en œuvre des groupes de besoin par les inspections pédagogiques, afin de définir "un cadre sans lequel les choses ne pourraient se mettre en place". Concernant les moyens, elle a fait valoir que "ce sont 2830 ETP (équivalent temps plein, ndlr) qui ont été créés pour assurer la mise en place de ces groupes au collège".

Lycée Maurice-Ravel : la ministre assure l'ancien proviseur de son "soutien"

Concernant le départ du proviseur de la cité scolaire du XXe arrondissement de Paris, menacé de mort après une altercation avec une élève à laquelle il avait demandé d'enlever son voile, la ministre a précisé qu'il ne s'agissait pas d'une démission. "Il est en retrait et doit prendre sa retraite en juillet", a-t-elle précisé, le proviseur étant actuellement et jusqu'à nouvel ordre couvert par le régime d'"autorisation spéciale d’absence".

Mercredi après-midi, avant son audition, Nicole Belloubet s'est rendue à Matignon, où le Premier ministre a reçu l'ancien proviseur du lycée Maurice-Ravel. Une rencontre destinée à "réaffirmer le caractère tout à fait essentiel du respect de la laïcité". "C’est le fondement de la République, c’est le fondement de notre école", a-t-elle souligné.

Martelant que le "pas de vague" qui a pu avoir cours dans l'éducation nationale était "inacceptable" - "Le pas de vague c'est fini !", avait annoncé Gabriel Attal en octobre dernier -, la ministre a assuré, en réponse à une mise en cause de Maxime Minot (Les Républicains), avoir manifesté un soutien "juridique" et "moral" auprès du proviseur, ainsi qu'en matière de sécurité aux abords de son ex-établissement. "Il n’est pas question qu’un seul enseignant ne se sente pas soutenu", a-t-elle aussi affirmé.