"Jamais la colère n'a été aussi forte", met en garde Laurent Berger sur LCP

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par Zacharie LEGROS, le Mardi 2 mai 2023 à 21:57, mis à jour le Mercredi 3 mai 2023 à 11:55

Au lendemain du 1er mai, le secrétaire général de la CFDT était l'invité de "Ça vous regarde" sur LCP. Alors que le gouvernement tente de tourner la page de la réforme des retraites, Laurent Berger a notamment insisté sur les conditions nécessaires pour envisager des "discussions sincères" avec le gouvernement.

Après dix ans à la tête de la CFDT, Laurent Berger quittera ses fonctions le 21 juin prochain, alors que ces derniers mois ont été marqués par le maintien d'un front syndical uni contre la réforme des retraites.

 "Jamais la colère n'a été aussi forte" dans le pays, "y compris dans les rangs de la CFDT", a-t-il déclaré sur LCP au lendemain des manifestations du 1er mai qui coïncidait cette année avec une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme qui reporte l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. 

"La genèse de cela, c'est l'impasse idéologique dans laquelle s'est mise cette majorité", a estimé Laurent Berger, ajoutant : "Expliquer quand on a 3000 milliards de dette (…) qu’aller chercher les 12 milliards" avec la réforme des retraites "c’est cela qui va régler les problèmes de l’endettement, est une fumisterie en plus d'être une injustice".

Selon lui, les syndicats unis contre la réforme ont écrit "une histoire différente du syndicalisme", grâce à un "point commun contre les 64 ans", sur les bases d'un fonctionnement "loyal". Toutefois, il prévient : l'intersyndicale n'est pas "l'unification du syndicalisme en une seule organisation".

Concernant la reprise du dialogue avec le gouvernement, sa successeure et actuelle numéro 2 de la CFDT, Marilyse Léon, a prévenu qu'elle ne pratiquerait pas "la politique de la chaise vide". Mais Laurent Berger souligne qu'il existe des "préalables" à des "discussions sincères". 

Sur la méthode, il attend la mise en place d'une "vraie co-construction", au cours de laquelle le gouvernement se positionne clairement sur les propositions des syndicats. Sur le fond, le secrétaire général de la CFDT estime qu'il faudra obtenir des avancées sur "la répartition de la richesse", "les conditions de travail" et "le dialogue social". 

Sur l'après-CFDT, Laurent Berger a dit et redit qu'il ne s'engagerait pas en politique. "Je ne vais pas disparaître", indique-t-il cependant, affirmant vouloir être "utile en termes d'idées" autour des "enjeux du travail" et de la "démocratie"