Le président de la commission d'enquête sur la TNT, Quentin Bataillon, appelé à la "réserve" et au "discernement" après sa participation à "TPMP"

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Quentin Bataillon, président de la commission d'enquête sur la TNT, LCP
Quentin Bataillon, président Renaissance de la commission d'enquête sur la TNT (© LCP)
par Raphaël Marchal, le Mercredi 3 avril 2024 à 16:45, mis à jour le Mercredi 3 avril 2024 à 16:55

La participation du président de la commission d'enquête sur les fréquences de la TNT, Quentin Bataillon (Renaissance), à l'émission de Cyril Hanouna, "Touche pas à mon poste !", mardi 2 avril au soir, suscite de nombreuses réactions à l'Assemblée nationale. Des appels à démissionner de la présidence de la commission venus de la gauche au rappel à l'ordre publié par la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet... Explications. 

C'est peu dire que la participation de Quentin Bataillon (Renaissance) à l'émission "Touche pas à mon poste !" a été remarquée. Depuis hier, mardi 2 avril au soir, le président de la commission d'enquête sur l'attribution et le contrôle des fréquences de la TNT suscite de nombreuses critiques et réactions, pour s'être rendu sur le plateau de Cyril Hanouna, alors même que la commission a achevé ses auditions, mais que ses travaux ne sont pas terminés, puisque le rapport - attendu début mai - est désormais en cours de rédaction. 

Invité de l'émission de la chaîne C8, le député a évoqué les travaux de cette commission d'enquête, alors que Cyril Hanouna a lui même été auditionné par celle-ci et que "TPMP !" a fait l'objet de plusieurs sanctions de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). Cette audition avait donné lieu à plusieurs échanges tendus, en particulier avec des élus de gauche, l'animateur répondant de façon parfois acide aux questions offensives de certains députés. En outre, sur le plateau de C8, le président de la commission d'enquête est revenu sur l'audition de Yann Barthès, principal concurrent de Cyril Hanouna avec son émission "Quotidien" diffusée sur TMC. "Il a eu une attitude assez arrogante dès le début. Il refusait de répondre à nos questions", a critiqué Quentin Bataillon à propos de Yann Barthès, une séquence reprise dans une vidéo vue plus de 5 millions de fois sur X (ex-Twitter).

Demandes de démission venues de la gauche...

Depuis, critiques et appels à la démission de la présidence de la commission d'enquête se multiplient, venus de la gauche et, en particulier, de La France insoumise. Faisant part de sa "stupéfaction", le rapporteur de la commission, Aurélien Saintoul (LFI) a jugé sur X que son collège avait souhaité "préempter" son travail et "instiller le doute sur la qualité du rapport encore à écrire". Critiquant également les propos tenus à l'encontre de Yann Barthès, il appelle Quentin Bataillon à démissionner de la tête de l'instance.

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C'est également le cas de Manuel Bompard (LFI), Thomas Portes (LFI), Sarah Legrain (LFI), Aymeric Caron (LFI), ou encore Arthur Delaporte (Socialistes). Insulté sur le plateau de "TPMP !" en novembre 2022, Louis Boyard (LFI) a jugé qu'élus "RN et Macronistes se sont vendus à Bolloré". Le groupe Écologiste a, quant à lui, appelé à la "révocation" de Quentin Bataillon, Sophie Taillé-Polian annonçant sur X qu'elle avait décidé de saisir le déontologue de l'Assemblée nationale. 

... Et rappel à l'ordre publié par Yaël Braun-Pivet

La prestation du président de la commission d'enquête a aussi fait réagir au sein de la majorité et à la présidence de l'Assemblée nationale. L'équipe du président du groupe Renaissance, Sylvain Maillard, a ainsi fait savoir que ce dernier avait appelé le député dès mardi soir "pour lui reprocher les propos qu'il a tenus". 

Et ce mercredi matin, Yaël Braun-Pivet, "furieuse" selon son entourage, a fait publier un communiqué de rappel à l'ordre. "Pour conduire [les] travaux [des commission d'enquête] il appartient aux présidents désignés à cet effet d’exercer les fonctions qui leur ont été confiées de façon impartiale, équilibrée et collégiale", peut-on lire. 

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Et d'ajouter : "Tant que les conclusions d’une commission d’enquête ne sont pas rendues publiques, la Présidente de l’Assemblée nationale tient à rappeler que son président, comme son rapporteur et ses membres, doivent faire preuve de réserve et de discernement dans leurs prises de position et leurs expressions publiques, afin de garantir la sérénité des travaux et la crédibilité des investigations."

La commission d'enquête sur les fréquences de la TNT, qui a achevé ses auditions la semaine dernière, doit rendre son rapport au plus tard le 8 mai.